Une Odyssée entre l’Occident et le Japon

Attaché à Orphée et Eurydice, s’intérrogeant sur « la nature de l’être », Néogonie des rêves peut se découvrir par un sens de lecture à l’occidentale, de gauche à droite par Les Fleurs de l’ombre ou bien comme il est souhaité pour une lecture à la japonaise. C’est-à-dire de droite à gauche par Aux doigts de Bulles, – L’Enfer, Le Purgatoire, et ensuite Le Paradis, à l’image de la composition La Divine Comédie écrit par Dante Alighieri.

Voyageant par le souffle du désir, L’amour des hommes et TOKYOTO permettent de rendre commun ces mondes dans le secret des cœurs reliés.

Douce intrusion, nullement insistance, ni autoritaire, mais appel discret, si joyeux dans sa gravité même qu’il les atteint avec toute la force d’un bonheur inconnu… La jeune fille au regard bleu qui chante dans le sien et le brûle jusqu’au plus vif de lui-même. Ne sachant distinguer sa tristesse de son silence, mais sachant quel secret lui a permis de survivre : en chaque mot qu’elle ne dit pas, celui qui est dans sa seule mémoire fait le signe de sa présence et le peu qu’ils se disent ranime les tendres sonorités de sa voix, l’un et l’autre aimant pour lui ce qu’il aimait en chacun et chacun par lui se faisant entendre de l’autre, comme s’il avait gardé intact à si grande distance son merveilleux pouvoir d’approche et qu’il fût le seul répondant de toutes les paroles qu’ils auraient désormais à se dire. 
Ostinato, Louis-René des Forêts.

N’y a-t-il pas en vérité qu’une femme qui peut ouvrir ou fermer le cœur des hommes ? Une présence, autour de l’absence, un arc-en-ciel épousant la pupille noire du temps qui s’écoule lâchement vers d’autres cieux !

Nous avons beau posséder un rêve, nous ne le possédons jamais autant que le mouchoir qui se trouve dans notre poche ou, si l’on veut, que notre propre chair… Joins les mains, place-les entre les miennes et écoute-moi, ô mon amour… As-tu déjà songé, ô ma Différente, combien nous sommes invisibles les uns pour les autres ?… Il y a du sublime à gaspiller une vie qui pourrait être utile, à ne jamais réaliser une oeuvre qui serait forcément belle, à abandonner à mi-chemin la route assurée du succès !… Et moi qui parle ainsi – pourquoi écrire ce livre ? Parce que je le sais imparfait. Totalement rêvé, ce serait la perfection ; écrit, il se déperfectionne ? : c’est pourquoi je l’écris… Et quand le mensonge commence à nous procurer du plaisir, disons alors la vérité pour lui mentir. Et s’il est cause d’anxiété, alors cessons de mentir, pour que souffrir ne nous apporte, ni dignité ni, perversement, quelque plaisir… 
« 326, 329, 330 » et « Litanie du désespoir » – Le livre de l’intranquillité, Fernando Pessoa.

Prenez soin de cette possession des âmes errantes, de ces rêveries à l’orée d’un jardin de fleurs de nos destinées possibles !

Cherche lecteur :

Dans ton coeur ce rêve de cristal à l’impossible écho. Silence d’un exil en toi même. Esquisse d’un réel à la troublante distance du présent. Au seuil de ton amour.
Il ne suffit pas de vivre,
il faut être Ivre de vivre.

Marc Michiels.

Préface : Marc Michiels, Néogonie des Rêves – Ed. Lelivredart.