MICHIELS

Dépossession

©Marc Michiels
Quand les hommes de l’aube à l’arme blanche
Entre en société de l’Idéal rongeur,
Par la main d’un sculpteur de sabre
Le dessin de la ligne brute se fait mot sur la peau.

Horimono des dieux de l’azur,
Tu m’as permis de comprendre l’écriture.
Couché sur une mer noire tel un gouffre.
Irezumi, déesse des encres, entre ombrage et couleur,

Il y a ici l’âme de kuniyoshi chez Yasuda-san
Dans le quartier d’Assakusa, 2 pièces sobres, l’art est là,
Ouvrant à mes yeux le torrent coloré du maître.

Pinceau noirci de l’aiguille par le corps d’une lumière pourpre ;
Je suis là, touché, par la singularité de tes gestes,
âme resplendissante, à l’immortel incertitude !
 

D’après Les fleurs du mal – Spleen et idéal : L’Aube spirituelle – Charles Baudelaire 1861 – par Marc Michiels.